Le baiser de la femme-araignée

Tiré du roman de Manuel Puig (chic Argentin à la mode littéraire),Le baiser de la femme-araignée «Le baiser de la femme-araignée» raconte le face à face de deux hommes dans une geôle brésilienne. L’un (Raul Julia) est journaliste et militant politique, l’autre est pédéraste (William Hurt). Si la marginalité les rapproche, s’ils apprennent à se connaître (comment faire pour s’éviter dans 2 m² de cellule ?), à se comprendre, voire à s’aimer, ils tentent surtout de s’échapper des murs de la cellule en s’inventant des histoires… Malgré le véritable lien — la toile ? — d’amitié qui se dessine entre les deux hommes, la police, elle, va pousser Molina (l’homosexuel) à jouer un rôle d’indicateur. Contre des informations sur les agissements politiques et le réseau du militant, Molina pourrait retrouver la liberté… «Le baiser de la femme-araignée» existe surtout par l’interprétation de William Hurt (prix d’interprétation à Cannes 85). Il invente avec un talent formidable le personnage de Molina, folle perdue, à la fois douloureux et mélancolique, comique et tendre, ridicule et touchant. Jamais vulgaire et évoluant à la funambule sur le fil du sentiment sans jamais tomber dans le piège de la caricature grimaçante.

PlentyPlenty

Peu après avoir vu «Plenty», on oublie tout… surtout l’histoire qui accumule les clichés avec un culot assez sidérant. Il ne reste en mémoire que les chapeaux de Meryl Streep et sa manière unique (mais de plus en plus exaspérante) de sourire crispé et de frôler les larmes avec une pudeur détachée. Ce jeu Actor’s studio à fleur de peau, qui a fait son aura et sa célébrité, risque fort de lui jouer des tours, si elle n’y prend garde ! On se souvient aussi de Sam Neil, grand comédien gaspillé dans un court rôle de lâcheur. On se rappelle aussi de Sting, séduisant d’ambiguïté, mais à peine entrevu dans un personnage sans consistance. On n’oublie pas non plus Sir John Gielguld, plus british que jamais et dégustant son accent aristocratique comme d’autres se rincent la bouche au bordeaux millésimé. Mais que raconte «Plenty» ? Un destin de femme. Susan, une jeune Française, fait de la Résistance. Après la guerre, la même Susan s’ennuie avec son diplomate de mari et vit la bohême londonienne. Elle tombe dans la déprime. Alors, il reste le passé… Tout cela est très mélo, très lent et très confus. Dommage, parce que de nombreux talents étaient au rendez-vous de «Plenty» !

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